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LA RESSOURCE EN EAU 
DANS LE DELTA DE L'AA

L’omniprésence de l’eau est l’une des grandes caractéristiques du delta de l’Aa. C’est aussi une source importante de préoccupations, et ce, pour plusieurs raisons : absence de ressources locales en eau potable, importants besoins en eaux de surface pour l’agriculture et l’industrie, niveaux de pollution des eaux généralement élevés dans les cours d’eau et sur le littoral, changement climatique en cours.

Tout cela implique que les principaux enjeux liés à la ressource en eau se rapportent directement à l’amélioration de sa gestion et à la préservation des écosystèmes aquatiques.

Les eaux souterraines

La région des Hauts de France bénéficie d’une grande richesse en eaux souterraines. La nappe de la Craie est la plus importante, tant par sa superficie (équivalente à 80% de celle de la région) que par les volumes qu’elle contient.

D’autres nappes sont présentes et, par endroit, se superposent les unes aux autres. Ainsi, l’ensemble du territoire du delta de l’Aa se situe sur la nappe des sables du Landénien des Flandres. Il s’agit d’une nappe transfrontalière avec la Belgique, profonde, majoritairement captive et à dominante sédimentaire.

Plus proche du sol, les sables du quaternaire abritent la nappe superficielle des Wateringues. Cette dernière est très sensible à la pluviométrie. Le système d’assèchement des Wateringues régule donc en permanence le niveau de cette nappe.

Coupe du sous-sol du territoire des Wateringues.

Pour son alimentation en eau potable, le delta de l’Aa est entièrement tributaire de la nappe de la craie de l’Audomarois. En effet, la nappe des sables du Landénien, située sous l’argile des Flandres, est peu productive et n’est utilisée côté français que pour l’irrigation et l’élevage.

 

De fait, seule la nappe de la craie s’écoulant au bas du versant nord-est du bombement de l’Artois vers l’Audomarois présente de bonnes aptitudes à une exploitation rationnelle pour l’alimentation humaine.

Carte de l'hydrologie et des captages d'eau potable dans le bassin Artois-Picardie

Le risque d'intrusion marine dans les eaux douces

Dans les zones littorales, les aquifères sont en contact avec l’eau salée d’origine marine. L’eau douce d’une densité moindre que celle de l’eau salée « flotte » au-dessus de l’eau marine souterraine.

Le phénomène d’intrusion marine prend la forme d’un biseau qui plonge sous la nappe d'eau douce. La bonne recharge des nappes permet de maintenir le biseau salé éloigné de la surface des sols.

Dans le contexte du changement climatique, une baisse du niveau de la nappe des Wateringues (liée au drainage et à l'accroissement de la fréquence et de l'intensité des périodes de sécheresses) et une élévation du niveau de la mer entrainerait un déplacement du biseau salé vers l’intérieur des terres et une altération de nos eaux douces.

Schéma d'illustration du biseau salé.

Les eaux superficielles

Le delta de l’Aa comprend un réseau hydrographique dense, très interconnecté et anthropisé, créé afin d’assécher les terres. Il est structuré par un maillage principal de canaux domaniaux, auquel est connecté un réseau de watergangs.

Le rôle du réseau hydraulique est multiple :

  • Stockage temporaire et écoulement en hiver pour limiter les débordements,

  • Stockage en été pour préserver les usages agricoles et industriels, les milieux naturels et maîtriser les intrusions salines,

  • Maintien d’un niveau d’eau dans les canaux pour la navigation et assurer la stabilité des berges.

A noter qu’en période d’étiage (saison sèche), le delta de l’Aa est largement dépendant de ressources extérieures : 54% de l’eau de surface sont apportés de bassin versant de la Lys via l’écluse des Fontinettes, située près de Saint-Omer.

Carte du découpage des sections de Wateringues.

Les usages industriels de l'eau

L’utilisation de l’eau est au cœur de nombreux process industriels. Que ce soit pour le refroidissement des installations, les procédés de fabrication, la production d’aliments ou encore l’entretien et le nettoyage, l’eau est un élément essentiel du développement industriel d’un territoire. La présence d’une ressource en eau abondante et de bonne qualité est donc souvent un facteur d’implantation des industries.

 

C’est dans ce but qu’un service regroupant la production et la distribution d’eau à usage industriel a été créé pour l’industrie dunkerquoise dès les années 1970. La ressource est assurée par l’eau de surface du canal de Bourbourg, lui-même alimenté en eau à partir de l’Aa au lieu-dit « le Guindal ».

Ce sont en moyenne 22,5 millions de m3 d’eau de surface qui sont ainsi prélevés chaque année pour l’industrie dunkerquoise.

Vue aérienne d'un bassin portuaire dans le porte de Dunkerque
Schéma d'illustration du réseau d'eau industrielle.

Les usages agricoles de l'eau

Indispensable à la vie des animaux et des végétaux, l’eau douce est un élément central pour l’agriculture. Elle est principalement utilisée pour l’alimentation du bétail et l’irrigation, mais d’autres usages agricoles la mobilisent également (nettoyage des équipements, des bâtiments, préparations phytosanitaires…).

 

Pour leurs besoins en irrigation, les agriculteurs du delta de l'Aa prélèvent directement dans les watergangs. Les périodes critiques sont le printemps pour la levée des semis, et les mois de juin et juillet pour assurer le rendement. L’irrigation est généralement stoppée mi-août. L’agriculture utilise en moyenne 5 millions de m3 d’eau de surface chaque année.

Dispositif d'irrigation agricole dans le polder du delta de l'Aa
Schéma illustrant les usages agricoles de l'eau.
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